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Page:Delly - Les deux fraternités, ed 1981.djvu/107

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LES DEUX FRATERNITÉS

croiser dans la cour, sans jamais oser lui parler, sinon pour lui dire : « Bonjour, mademoiselle… Comment va votre mère ? » J’étais fameusement timide, ma foi, devant les airs sérieux de cette petite dévote ! »

Il se mit à rire ironiquement en levant les épaules et introduisit la clé dans la serrure de son appartement.

Un domestique vint au-devant de lui dans l’antichambre bien éclairée et lui enleva son pardessus tout en disant :

— Le courrier de Monsieur vient d’arriver.

Prosper entra dans son cabinet de travail, belle pièce richement meublée. Il s’assit devant son bureau et se mit à décacheter et à lire rapidement les lettres déposées sur un plateau d’argent.

Cela fait, il s’étendit dans son fauteuil et se prit à réfléchir longuement.

« Bah ! je peux toujours écrire à Clouet de s’informer ! murmura-t-il enfin. Je voudrais savoir si elle est veuve. Peut-être a-t-elle épousé Cyprien, il paraissait fort l’apprécier aussi. »

Il attira à lui une feuille de papier et se mit à la couvrir de sa haute écriture aiguë.

Le surlendemain, comme Prosper sortait de table, son domestique vint lui présenter une lettre qu’il saisit vivement et décacheta tout en allant vers son cabinet. Il lut ces mots :


Je vous envoie, citoyen Louviers, les renseignements demandés. Ils m’ont été faciles à obtenir, la