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LES DEUX FRATERNITÉS

voir qu’elle, l’ennui sera moindre. Mais je crains que la sœur de M. Louviers n’arrive, ou lui-même, peut-être.

— La dame en question nous fait une tête quand nous la rencontrons ! dit en riant Thérèse, l’aînée des jeunes filles.

— Et à moi donc ! ajouta Henry avec un sourire moqueur. Cela se comprend, on ne doit pas aimer les militaires, dans la famille de Prosper Louviers. Allons, ma pauvre maman, vous allez avoir cet après-midi une fameuse petite corvée ! Emmenez-vous Robert ?

— Oui, ce sera mieux. C’est justement jour de sortie, aujourd’hui.

Le domestique ouvrit la porte et annonça le déjeuner. Celui-ci terminé, la marquise monta s’habiller, et, vers deux heures, alla sonner à la villa Lætitia.

On l’introduisit dans un luxueux salon moderne, où arriva presque aussitôt Zélie, en riche toilette d’intérieur. Quand le domestique était venu la prévenir que Mme de Mollens demandait Mlle Claudine, elle s’était écriée :

— Ah ! ah ! vous mettez les pouces, ma belle dame ! Vous franchissez tout de même le seuil de Prosper Louviers ! Mais je vais vous montrer que vous n’êtes pas la seule à faire la fière !

Cependant, devant la correction et la réserve sans morgue de la visiteuse, Zélie, qui n’était point sotte, eut le bon esprit de prendre une attitude convenable. Elle répondit aux questions de Mme de Mollens sur les conséquences qu’avait