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LES DEUX FRATERNITÉS

eues pour la jeune fille le coup dont elle avait préservé Robert, et, d’elle-même, offrit de faire descendre Claudine.

— Non, non, je ne veux pas la fatiguer ! protesta la marquise. Vous lui direz seulement que je la remercie de toute mon âme.

— Mais le docteur n’a pas défendu qu’elle descende.

Cinq minutes plus tard, Claudine, prévenue par Léonie, entrait dans le salon. Elle était toute rose d’émotion, et plus jolie que jamais dans sa claire toilette d’intérieur.

La marquise eut un mouvement de stupeur aussitôt réprimé. Elle se leva, les mains tendues, et adressa à la jeune fille un chaleureux remerciement qui empourpra les joues de Claudine, et auquel Robert s’associa avec gentillesse.

En rentrant chez elle dix minutes plus tard, Mme de Mollens s’en alla tout droit vers le cabinet de travail de son mari. Le marquis, assis devant son bureau, causait avec son fils aîné qui se tenait debout près de lui, achevant de mettre ses gants. Ils s’interrompirent à l’entrée de Mme de Mollens, et le marquis dit avec un sourire :

— Eh bien ! la chose s’est bien passée ?

— Très bien. Mais, figure-toi ce que je viens de voir.

— Quoi donc ?

— Micheline ! Micheline jeune fille !

— Que veux-tu dire ?

— Oui, cette jeune personne dont la physio-