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Page:Delly - Les deux fraternités, ed 1981.djvu/43

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LES DEUX FRATERNITÉS

C’est une de ses compagnes d’atelier qui a répété cela à Mlle Micheline.

— La voilà justement, Micheline, dit Mlle Césarine.

La jeune fille rentrait, son petit panier au bras. Elle demanda aussitôt :

— Vous n’avez rien appris, monsieur Mariey ?

— Non, mademoiselle. Et vous ?

— Pas grand-chose. La petite Julie Blancard, dont le frère travaillait chez Vrinot frères, m’a raconté que M. Louviers avait dit à un de ses camarades qui le plaisantait sur son air absorbé :

« Mon vieux, si tu étais à ma place, je parie bien que tu n’aurais pas le courage d’être ici. » Et, comme l’autre n’y comprenait rien, il a ajouté d’un air moqueur : « Je t’expliquerai ça plus tard… quand j’aurai le temps. »

— Évidemment, ils combinaient quelque chose. Mais que signifie tout ce mystère ?…

— Une lettre pour vous, monsieur Mariey ! dit la concierge en apparaissant dans la cour.

— Ah ! merci, madame Léon !… Est-ce que c’est de papa ?… Tiens, non, on dirait l’écriture de Prosper !

Une vive curiosité se peignit aussitôt sur les physionomies… Rapidement, Cyprien fendit l’enveloppe et sortit une feuille de papier couverte de quelques lignes. Un billet de banque s’en échappa et fut rattrapé au vol par le tonnelier.