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CHAPITRE V


Les pâles rayons du soleil de décembre entraient par la fenêtre ouverte et venaient éclairer la pièce assez vaste et d’une admirable propreté où Micheline circulait, occupée à préparer le déjeuner. Sur un tapis, dans un coin de la chambre, s’ébattaient deux blonds enfants de cinq et trois ans. Et, dans un berceau d’osier, dormait la dernière-née, un joli poupon dont l’apparence dénotait les soins vigilants et l’hygiène de la jeune mère.

Les nouveaux époux, aussitôt après leur mariage, s’étaient établis dans ce logement composé de deux grandes pièces bien aérées et très ensoleillées. La mère Laurent était morte au bout d’un an, soignée jusqu’à la fin avec le plus entier dévouement par sa fille et par son gendre. Peu après était né le petit Louis, et Cyprien, qui gagnait de fort bonnes journées et rapportait intégralement son gain au logis, avait voulu que sa femme laissât presque complètement son travail de passementière pour pouvoir s’occuper