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Page:Deloche - Théorie de la musique déduite de la considération des nombres relatifs de vibrations.djvu/17

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L’Église latine ne conserva de la musique grecque que le genre diatonique, employé dans ses sept modes, et formant ainsi les sept tons du plain-chant. Chaque ton était, en outre, pratiqué de deux manières différentes, ce qui lui faisait donner le nom d’authente, ou de plagal.

Quant au genre diatonique adopté dans le chant ecclésiastique, il paraît hors de doute que ce fut celui de Pythagore, ou de Platon[1], dans lequel l’octave est composée de cinq intervalles d’un ton chacun, et de deux intervalles plus petits, égaux entre eux et valant chacun 256/243.

Une particularité du chant ecclésiastique, c’est l’effet intolérable produit par le triton, ou l’intervalle de trois tons fa-si. Toutes les fois que cet intervalle, qu’on nommait diabolas in musica, se présentait dans un chant, il fallait absolument l’éviter, et c’est à quoi on parvenait ordinairement en bémolisant le si; c’est-à-dire en abaissant cette note d’une quantité égale à la différence entre un grand et un petit intervalle de la gamme.

Vers le XIIe siècle, la musique subit une nouvelle transformation. La gamme n’eut plus que deux modes : le mode majeur et le mode mineur, qui, lorsqu’on monte de la tonique à l’octave, ne diffèrent l’un de l’autre que par la valeur de la 3e note, ou la tierce, qui est

  1. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, Tome XLI.