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MAGDELEINE, CHANT III

Hélas ! ton saint bandeau n’orna point ses cheveux ;
Sa main n’a point porté l’anneau d’or de tes vœux,
Et son front sans rougeur, que la honte environne,
Ne s’est point incliné sous ta blanche couronne !

À cet affreux hymen, célébré par l’Enfer,
Satan seul présida. — Sur son autel de fer,
De leur amour profane on déposa la chaîne.
Orgueilleux d’asservir Joseph et Magdeleine,
Satan serra leurs nœuds par les démons ourdis,
Et le Livre infernal reçut leurs noms maudits.

Villiers-sur-Orge, 1823.



CHANT III


fragment

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De ses rêves d’orgueil Magdeleine s’éveille ;
Elle écoute… Les chants ont frappé son oreille ;
D’une vierge d’Aser c’étaient les doux accents ;
Elle allait puiser l’eau sous l’arbre de l’encens
Joyeuse, elle marchait, et de sa main agile
Soutenait sur sa tête une amphore d’argile ;
Un long voile de lin par le vent agité
Cachait de son front pur la naissante beauté.