Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/111

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Profitant de la nuit, brûlants d’impatience,
Ils sont là !… viens : leurs bras armés pour ta défense,
Prêts à venger Arbace, à punir le tyran,
N’attendent pour frapper que l’ordre d’Artaban.

ARTABAN.

Artaxerce triomphe ! il détruit mon ouvrage !
Il fuyait mon aspect, pour assouvir sa rage !
J’assassinai son père ; il immole mon fils…
Arbace ! tu n’es plus ; mes destins sont remplis.
C’est pour mieux me punir, ô justice éternelle !
Que tu n’as point frappé ma tête criminelle…
Je vis !… et j’ai perdu mon espoir, mon soutien !
Pour mon fils j’osai tout ; sans lui je ne veux rien.
Couronne ! ambition ! vous n’avez plus de charmes !

(Se levant, à Mégabise.)

Retourne aux conjurés ; qu’ils déposent les armes ;
Qu’ils gardent leurs secours puisqu’ils n’ont pu sauver
Le héros qu’à l’empire ils devaient élever !
Qu’attendrais-je aujourd’hui de leur stérile audace ?
Voudraient-ils qu’Artaban de Xercès prît la place ?
S’ils ont compté sur moi, porte leur mes refus.
Moi vivre, moi régner lorsqu’Arbace n’est plus !