Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/144

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qui dans l’abîme où il est plongé ne s’effraie de rien, et espère encore tourner au profit de son ambition le jugement que lui-même va prononcer sur son fils ; il croit voir dans l’échafaud le premier degré de son trône. Voilà ce qui motive et justifie la situation la plus hasardeuse. C’était sans doute le comble de la hardiesse de présenter, sur le premier théâtre du monde, au parterre le plus éclairé, un père qui condamne à la mort son fils, tandis que ce père sait seul que son fils est innocent, et tandis que ce fils sait seul que son père est coupable. (Journal de l’Empire.)


22) Page 77, vers 6.

Je n’ose le punir et je ne puis l’absoudre !

Artaxerce qui, comme sa sœur, aime encore à croire à l’innocence d’Arbace, n’ose le juger, et, se flattant de le sauver, remet son sort entre les mains d’Artaban ; quelle est sa surprise lorsqu’il entend ce même Artaban condamner son propre fils ! En voyant dans la scène du jugement, Artaban, Arbace, Artaxerce, on ne sait lequel des trois est le plus à plaindre. Que cette scène était difficile !