Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/147

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demment connaître, et ce que l’on ne peut prévoir, est toujours éminemment tragique.


26) Page 100, vers 1.

Le trône, je le hais ; le jour, je le déteste.
Me rejoindre à mon fils, est l’espoir qui me reste.

Artaban qui a constamment imprimé la terreur, inspire ici la pitié ; la certitude qu’il croit avoir de la mort de son fils, est pour lui un supplice affreux qui le punit de son vivant. Il est accablé et ne sort de son abattement que pour se livrer à l’espoir seul qui lui reste : la vengeance. C’est le dernier trait de caractère. Il a été père dans sa douleur, il redevient conspirateur dans son désespoir.

Ceci motive et justifie en quelque sorte le poison qu’il fait préparer par un mage, et qui doit être présenté à Artaxerce, dans la coupe sacrée, au moment où, suivant un usage antique, il viendra faire à son peuple le serment de le rendre heureux.

L’effet que produit toujours cette scène, naît de l’erreur que les spectateurs partagent avec Artaban. Ils sont de moitié dans la douleur qu’il éprouve, parce que, trompés comme lui, ils pensent que le vertueux Arbace a été tué