Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/19

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J’aurais déjà sur moi vu fondre la tempête,
Si ton bras protecteur n’eût garanti ma tête.
D’un ami tel que toi je n’attendais pas moins :
Mon entier dévoûment est le prix de tes soins.
Fallût-il de Xercès renverser la puissance,
Parle, ordonne, attends tout de ma reconnaissance.
Cependant je l’observe, et s’il m’osait bannir…

ARTABAN.

C’est peu de l’observer, il le faut prévenir.
Le perfide à tous deux fait une même offense ;
Unissons contre lui nos moyens de vengeance :
Avant que par l’exil nous soyons séparés,
Contre lui, Mégabise, armons nos conjurés.
Les miens sont prêts : long-temps j’éprouvai leur courage.
À taire le complot le serment les engage.
Cependant pour le roi mon zèle et mon respect
Croissent depuis qu’Arbace à ses yeux est suspect :
S’il se plaint de mon fils, je prends un ton sévère ;
S’il parle contre lui, j’approuve sa colère ;
Trompé par mon adresse, abusé par mes soins,
Il m’appelle souvent, m’entretient sans témoins.