Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
ARTAXERCE.

Je crains pour mon ami ! je tremble pour mon père !
Ses vils adulateurs lui cachant le danger,
Écartent le héros qui seul peut le venger.

MANDANE.

Tes soupçons étaient vrais ; n’en doutons plus, l’envie
Ose attaquer d’Arbace et l’honneur et la vie.
Son nom aux courtisans imprime la terreur ;
Sa gloire les irrite, et leur lâche fureur,
Par une calomnie alarmant sa prudence,
Du monarque abusé réveille la vengeance.

ARTAXERCE.

Et je verrais mon roi par leurs conseils trahi,
Captif dans son palais, de ses sujets haï,
Confiant la justice aux artisans du crime,
De leurs propres fureurs devenir la victime ?…
Il retient mes guerriers ; j’irai les retrouver !

MANDANE.

Malgré ton roi, tu veux…

ARTAXERCE.

Malgré ton roi, tu veux… Périr, ou le sauver.