Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/49

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Les hauts faits d’un héros, l’honneur du nom persan,
Arment pour te venger et punir le tyran.
On dit même (mon cœur en a frémi d’avance),
On dit qu’ils ont sur toi fondé leur espérance ;
Que certains de frapper un parjure, un ingrat,
Ils réservent le trône au vengeur de l’état ;
Que la honte d’un roi défait à Salamine,
Peut de son vaste empire entraîner la ruine ;
Que ton nom à la Perse imprimant sa grandeur,
Peut seul lui rendre enfin son antique splendeur ;
Que le vainqueur aimé jusqu’à l’idolatrie,
Voyant ses vœux trompés et sa gloire flétrie,
Lui-même recueillant le fruit de ses exploits,
Au peuple qu’il sauva doit seul donner des lois.
Voilà ce que partout on se plaît à répandre…
Ce bruit flatteur pour toi n’a point dû me surprendre.
Est-il fondé ? réponds : ne va point m’abuser.
Ton père qui t’écoute est prêt à t’excuser.

ARBACE.

Si l’envie à ce point a noirci mon courage,
Je ne m’étonne plus d’un accueil qui m’outrage.