Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/52

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ARBACE, l’interrompant.

Quel discours ! de mon roi vous le plus ferme appui,
Mon père ! vous m’offrez des armes contre lui !
Est-ce pour m’éprouver ? parlez sans artifice ;
À ma sincérité rendez plus de justice.
Est-ce pour me défendre ? épargnez-vous ce soin ;
Votre amitié pour moi vous emporte trop loin.
Quelque injuste que soit l’ordre qui me rappelle,
Au devoir, à l’honneur je resterai fidèle.
Si mon maître abusé méconnaît son appui,
Mon zèle à le servir me vengera de lui.

ARTABAN.

Je ne puis qu’approuver ta vertu que j’admire.
Quel spectacle de voir le soutien de l’empire,
Le chef que ses soldats voulaient proclamer roi,
Au parjure tyran garder toujours sa foi,
Dévorer ses affronts, et, vainqueur de Tygrane,
Renoncer, sans se plaindre, au triomphe… à Mandane ! (13

ARBACE.

À Mandane !

ARTABAN.

À Mandane ! Oui, mon fils ! tu n’y dois plus songer.