Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/69

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Ta gloire, ton danger, le salut de l’état,
Tout veut que l’on punisse un si noir attentat.
De son infâme auteur la mort est légitime ;
Mais avant de frapper, choisis bien la victime.
Le zèle trop ardent cache la trahison.
Tremble de condamner sur un premier soupçon…
Jamais je ne verrai l’assassin de mon père
Dans le libérateur, dans l’ami de mon frère.
J’en appelle à Pharnace, à ton danger pressant ;
J’en atteste ta vie ; Arbace est innocent !…

ARTAXERCE.

Innocent !… de ce fer le muet témoignage,
D’un amour insensé dément seul le langage.
En vain dans ma douleur je cherche à m’abuser,
Tu pleures le coupable et je dois l’accuser.

MANDANE.

Sans lui tu périssais, et tu le sacrifies.

ARTAXERCE.

Sans lui Xercès vivrait, et tu le justifies ?…
Après son attentat tu déplores son sort !