Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/89

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Ô mon père !… ô Xercès !… c’est toi qui le condamnes…
Sois satisfait : sa mort apaisera tes mânes !
Le fer sanglant l’accuse et son crime est prouvé ;
La loi veut qu’il périsse… hélas ! il m’a sauvé !…
Ô souvenir trop cher ! que faire ? que résoudre ?
Je n’ose le punir et je ne puis l’absoudre !… (22
De mon père, à mes yeux le sang est répandu,
Et l’arrêt du coupable est encor suspendu ?
Allons : n’hésitons plus ; étouffons ce murmure
Qui combat dans mon cœur le vœu de la nature.
C’en est fait : il mourra !… Son père loin de moi
Réprime la révolte et combat pour son roi !
L’espoir de ses vieux jours, l’ami de mon enfance,
Arbace va périr !…


Scène V.

ARTAXERCE, MANDANE, GARDES.
MANDANE.

Arbace va périr !… J’embrasse sa défense !…
Oui : je viens de le voir… oui ; crois-moi, ce guerrier
De l’auteur de nos jours n’est point le meurtrier.