Page:Delrieu - Artaxerce, Giguet et Michaud, 1808.djvu/99

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ARBACE, voyant Artaban.

Arbace !… réponds… Ciel !… mon père devant moi !…

ARTAXERCE.

Achève, malheureux ! cesse de te contraindre :
L’innocence accusée ici n’a rien à craindre…
Connais-tu l’assassin ?… nomme-le.

ARBACE, en lui-même.

Connais-tu l’assassin ?… nomme-le. Je ne puis !…

(À Artaban.)

Vous, mon juge ?… avez-vous oublié qui je suis ?…

ARTABAN.

Téméraire !

ARBACE, après un grand temps, se contraignant.

Téméraire ! Soumis, calme en votre présence,
Votre fils entendra son arrêt en silence.

ARTABAN.

D’un père qui t’aimait si les sages avis
Par toi dans ce jour même eussent été suivis,
On ne nous verrait point, moi juge, toi coupable.

ARTABAN, à part.

Moi, coupable !

ARTAXERCE, à Cléonide.

Moi, coupable ! Il se tait ?