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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/19

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Pour elle j’ai connu la pitié, non l’amour.
Sans peine, sans regret, j’ai vu jusqu’à ce jour
Le sceptre paternel dans la main de ma mère.
Puissé-je enfin vous voir le transmettre à mon frère !
Ses droits…

LAODICE.

Ses droits… Il n’en a plus ! il est proscrit par moi.
Il est esclave à Rome !

ANTIOCHUS.

Il est esclave à Rome ! En Syrie il est roi !

LAODICE.

Eh ! sait-on seulement s’il voit le jour encore ?…
Mais quel motif vers moi conduit Héliodore ?


Scène IV.

LAODICE, ANTIOCHUS, HÉLIODORE.
HÉLIODORE.

Reine, enfin du sénat les desseins sont connus.
Rome immole les rois et ne les combat plus.
Je dois en ce moment taire son nouveau crime.
Je n’ose à votre fils annoncer la victime.

ANTIOCHUS.

Son nom ?

HÉLIODORE, après avoir hésité.

Son nom ? Démétrius.

ANTIOCHUS.

Son nom ? Démétrius. Mon frère ?

HÉLIODORE, affectant la douleur.

Son nom ? Démétrius. Mon frère ? Oui, les Romains
Ont du sang d’un otage osé souiller leurs mains.