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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/20

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ANTIOCHUS.

Les Romains ? je respecte un odieux mystère.
Si Rome a vu couler le pur sang de mon frère,
Un jour le lâche auteur de cette trahison
Ne doit pas oublier qu’il m’en fera raison.

(Héliodore fait à part un mouvement de fureur.)
LAODICE.

Mon fils !

ANTIOCHUS.

Mon fils ! Adieu, ma mère !

(Il sort)

Scène V.

LAODICE, HÉLIODORE.
HÉLIODORE.

Mon fils ! Adieu, ma mère ! Il fuit votre présence !…
Il m’accuse !… sur vous il garde le silence,
Reine !… mais je l’ai vu devant vous se troubler.
Tremblez que ses soupçons…

LAODICE.

Tremblez que ses soupçons… C’est à lui de trembler !…
Poursuivez : le proscrit a-t-il perdu la vie ?
Est-ce un faux bruit semé pour abuser l’Asie ?
Achevez : dois-je encor craindre Démétrius ?

HÉLIODORE.

Non : vos vœux sont remplis ; votre ennemi n’est plus.
Armé pour l’immoler aux murs du Capitole,
Votre envoyé secret a tenu sa parole.