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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/21

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Autorisé par vous à choisir pour appui,
Un soldat étranger qui fût digne de lui,
Lysias a fait choix de ce prince sarmate
Jadis par votre époux banni loin de l’Euphrate.
Libre par vous, heureux de vous prêter son bras,
Pharasmin jusqu’à Rome a suivi Lysias.

LAODICE.

Ils reviennent ensemble ?

HÉLIODORE.

Ils reviennent ensemble ? ô disgrâce cruelle !
Lysias a péri victime de son zèle.
Dans un si long voyage il a trouvé la mort.
Privé d’un compagnon dont il pleure le sort,
Pharasmin, satisfait de vous avoir servie,
De l’otage de Rome a vu trancher la vie.
Il vient vous présenter le gage de sa foi.

LAODICE.

Ah ! je reconnaîtrai ce qu’il a fait pour moi !
Docile à vos conseils, j’ai dû briser sa chaîne.
Sensible à mes bienfaits, il a servi ma haine :
Il fut par mon époux injustement banni :
Qu’il reprenne son rang ; son exil est fini.
Qu’il vienne recevoir le prix de son courage…

(À elle-même.)

Enfin je ne crains plus Rome ni son otage !
Combien je m’applaudis d’avoir saisi soudain
Le sceptre que ta mort replaçait dans ma main !
Parjure Séleucus !… l’orgueil de voir unie
À tes vastes états ma fertile Arménie,
T’avait fait d’une reine envier le pouvoir.

(À Héliodore.)

Je voulus le combattre ; il désira me voir.