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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/27

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(Regardant au fond.)

Séleucus !… Ton bourreau vers moi porte ses pas.
Réprimons ma fureur ; ne nous découvrons pas !


Scène III.

HÉLIODORE, DÉMÉTRIUS.
HÉLIODORE.

Enfin, grâce au pouvoir dont sa faveur m’honore,
Laodice vous rend aux vœux d’Héliodore.
Sa confiance en vous est le fruit de mes soins.

DÉMÉTRIUS.

Que ne vous dois-je pas ? Quoi, seigneur ! sans témoins,
Près d’elle, en ce palais, votre reine m’appelle ?

HÉLIODORE.

Oui, prince ; elle a rendu justice à votre zèle.
Son époux trop long-temps méconnut votre foi.
La reine a réparé l’injustice du roi.
Elle sait que par vous le rebelle Tygrane,
Le fils de Nicanor, périt dans Ecbatane.
En vous récompensant elle fait son devoir.
Propice à ses desseins, utile à son pouvoir,
Votre arrivée ici change sa destinée.
Pharasmin ! la Discorde, à ses pieds enchaînée,
Frémit, et dans le sang ne peut plus se baigner.
Tranquille, triomphante et sûre de régner,
Laodice à son fils, sans crainte, sans partage,
De Démétrius mort peut léguer l’héritage.
D’un époux qu’elle aimait approuvant l’heureux choix,
La reine adopte enfin la nièce de nos rois.
Au temple, par son ordre, un pompeux sacrifice
Commencera bientôt l’hymen de Stratonice.