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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/30

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Scène IV.

(Stratonice s’avance, précédée et suivie des gardes.)
HÉLIODORE, STRATONICE, DÉMÉTRIUS, gardes.
STRATONICE, en entrant, à Héliodore.

Oses-tu braver l’aspect de Stratonice ?
Le tourment de te voir est mon plus grand supplice.
Que vas-tu m’annoncer ? achève, hâte-toi ;
Parle ! Démétrius est-il perdu pour moi ?

HÉLIODORE, désignant Démétrius.

Madame, Pharasmin peut seul vous satisfaire.

STRATONICE, avec horreur.
(Allant vers Démétrius.)

Pharasmin ?… Vil bourreau de mon malheureux frère !
Viens-tu de mon époux m’annoncer le trépas ?

(Démétrius hésite à répondre.)

Réponds, cruel !… Réponds ! et ne m’abuse pas !

DÉMÉTRIUS.

À la reine je viens, pour lui prouver mon zèle,
Du crime des Romains confirmer la nouvelle.

STRATONICE.

Du crime des Romains ? Ta bouche devant moi
Ose les accuser du meurtre de mon roi ?
Tu fus son assassin ; et voilà ton complice !

(Elle désigne Héliodore.)
DÉMÉTRIUS.

D’une aveugle fureur j’excuse l’injustice.
J’ai dit la vérité. Croyez que Pharasmin
Dans le sang d’un proscrit n’a point trempé sa main.