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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/37

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(Elle lit haut.)

« Dans sa prison, au gré de votre envie,
» Le fils de votre époux a terminé sa vie.
» Démétrius est mort de la main d’un licteur.

« Valérius. »
DÉMÉTRIUS.

Reine ! de ce forfait Rome seule est l’auteur.

LAODICE.

Rome seule ? Il suffit, seigneur. Ce mot m’explique
D’un peuple de tyrans la vieille politique.
Je te reconnais, Rome ! En immolant un roi,
Tu n’as vu que toi-même, et n’as rien fait pour moi.
Après avoir quinze ans élevé ton otage,
Toi-même avec plaisir tu détruis ton ouvrage.
Tu craignais de le voir, libre, victorieux,
Régner et s’affranchir d’un tribut odieux.
Tu braves ma puissance, et tu te crois certaine
De briser à ton gré le sceptre d’une reine ;
Mais, avant qu’à ton joug mon peuple soit soumis,
Je mourrai sur mon trône en défendant mon fils !

DÉMÉTRIUS.

Reine ! vous redoutez l’ambition de Rome ?

LAODICE.

Oui : je ne compte plus sur l’appui du seul homme
Qui vainquit les Romains, qui peut les vaincre encor :
Il est aux fers.

DÉMÉTRIUS.

Il est aux fers. Son nom ?

LAODICE.

Il est aux fers. Son nom ? Nicanor.