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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/38

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DÉMÉTRIUS.

Il est aux fers. Son nom ? Nicanor. Nicanor ?

LAODICE.

Lui-même ! ignorez-vous le crime de ce traître ?

DÉMÉTRIUS, froidement.

Banni depuis vingt ans, je ne le puis connaître,
Reine ! en songeant à lui, vous avez consulté
L’intérêt de l’état et votre sûreté.
De mon roi seulement je sais qu’il est le frère ;
Que le peuple le plaint, le chérit, le révère ;
Qu’il est infortuné… Terminez ses malheurs.
Fléchissez son audace en essuyant ses pleurs.
Il fut de nos guerriers l’amour et le modèle.
Envers lui soyez juste : il vous sera fidèle.
Daignez nous accorder un moment d’entretien ;
Son zèle à vous servir égalera le mien !

LAODICE.

Son zèle ? Il fut toujours l’ennemi de sa reine.
Le temps qui détruit tout n’a pu fléchir sa haine.
Ce que vous promettez passe votre pouvoir.

DÉMÉTRIUS.

Souffrez que je lui parle ; il fera son devoir.

LAODICE.

Son devoir ?

DÉMÉTRIUS.

Son devoir ? Il sera tel que je le désire.
Il défendra le trône ; il sauvera l’empire.

LAODICE.

Touchée, ainsi que vous, des maux qu’il a soufferts,
J’avais jusqu’à ce jour craint de briser ses fers.