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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/39

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Avec Démétrius il fut d’intelligence.
La mort d’un ennemi suffit à ma vengeance.
Parlez à Nicanor… Ma juste inimitié,
Grâce à vous, dans mon cœur, fait place à la pitié.
Mais de cet entretien, accordé pour vous plaire,
Va dépendre le sort de la fille et du père.

DÉMÉTRIUS.

J’en donne ici ma foi. En ce jour solennel,
Nicanor conduira Stratonice à l’autel !


Scène VIII.

HÉLIODORE, LAODICE, DÉMÉTRIUS, gardes.
HÉLIODORE, accourant.

À cet hymen fatal gardez-vous de souscrire :
Craignez Antiochus ; contre vous il conspire !

LAODICE.

Mon fils ! il mit toujours sa gloire à m’obéir.
Non ! je connais son cœur ; il ne peut me trahir.
Vous l’accusez d’un crime ? il en est incapable.

HÉLIODORE.

J’ai peine, ainsi que vous, à le croire coupable.
Mais tantôt de son frère il déplorait le sort,
Il osait à vous-même attribuer sa mort.

LAODICE.

Il est vrai ! quoi ? ce fils, dont j’admirais le zèle,
Séduit par Stratonice, est-il enfin rebelle ?
Prétend-il arracher le sceptre de ma main ?
La nature pour lui me parlerait en vain,
Si sa témérité provoquait ma vengeance.