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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/44

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Réponds !… Démétrius vient-il des bords du Tibre ?
Devrais-je à son retour le bonheur d’être libre ?
De Stratonice enfin va-t-il être l’époux ?
Vivra-t-il pour ma fille ?

HÉLIODORE.

Vivra-t-il pour ma fille ? Elle vivra pour vous.
La reine à Nicanor aujourd’hui va la rendre.

NICANOR.

Ma fille ?… Un tel bienfait a droit de me surprendre.
Et mon prince ?… va-t-il recouvrer son pouvoir ?
Va-t-il régner ? voilà ce que je veux savoir !

HÉLIODORE.

Seigneur ! cette espérance, hélas ! vous est ravie.
Du fils de Séleucus Rome a tranché la vie.

NICANOR.

Rome, dis-tu ?… Cruel ! ne m’abuses-tu pas ?
C’est toi seul qui répands le bruit de son trépas.
Laodice, appuyant ta criminelle audace,
Dit que son roi n’est plus, pour régner en sa place !

HÉLIODORE.

La reine, ainsi que vous, douterait de son sort,
Si Pharasmin, seigneur, n’eût attesté sa mort.

NICANOR.

Pharasmin ?

HÉLIODORE.

Pharasmin ? Du consul reconnaissez l’ouvrage :
Il a seul ordonné l’homicide breuvage ;
Le fils des rois périt de la main d’un licteur !

NICANOR.

De cet assassinat Laodice est l’auteur.