AVERTISSEMENT.
On sait qu’après la mort d’Alexandre, ses généraux héritèrent de son vaste empire. La Syrie échut en partage à Séleucus. Il régna paisiblement et transmit sa couronne à ses descendans, qui, comme lui reconnus souverains, consacrèrent la dynastie des Séleucides.
Antiochus-le-Grand, ayant ajouté à ses états de nouvelles provinces, donne des inquiétudes à Rome, qui lui défend de poursuivre ses conquêtes. Antiochus, enorgueilli de ses succès, et indigné d’une telle défense, aima mieux suivre les conseils d’Annibal, qui, réfugié près de lui après la ruine de Carthage, lui inspira sa haine pour les Romains, et le détermina à mépriser les ordres et à braver la menace de ce peuple jaloux et conquérant. Rome aussitôt déclare la guerre au roi de Syrie, et envoie contre lui une armée formidable commandée par les deux Scipions.
Antiochus, défait à la fameuse journée de Magnésie, est forcé de souscrire un traité honteux par lequel lui et ses successeurs se voient à jamais assujettis à envoyer à Rome vingt otages, et surtout l’héritier présomptif du trône de Syrie. Je ne parle point des autres articles du traité ; ils sont étrangers au sujet de ma tragédie.
Séleucus Philopator, ayant succédé à son père