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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/6

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Antiochus-le-Grand, fut, par suite dudit traité, contraint d’envoyer en otage à Rome Démétrius son fils aîné, et en Judée Héliodore son général, chargé d’en rapporter, en pillant le temple de Jérusalem, une somme suffisante pour payer aux Romains le tribut annuel : ce tribut était de quinze mille talens. Héliodore échoua dans son entreprise, revint à Antioche, et, pour se soustraire au courroux du roi, prend le parti de l’empoisonner. Il exécute son projet de concert avec la reine, dont il était le favori, et avec laquelle il se flattait de monter sur le trône ; en profitant de l’absence de Démétrius et de la minorité d’Antiochus. L’histoire tait le nom de cette reine : je la nomme Laodice.

Cependant Démétrius, héritier légitime du trône de Syrie, apprend à Rome que son sceptre est dans les mains de sa marâtre, assassin secret de Séleucus. Indigné d’un si lâche forfait, brûlant de venger la mort de son père, Démétrius réclame ses droits et l’appui du sénat ; le consul Valérius, vendu à Laodice, et ennemi déclaré de Démétrius, loin de lui rendre la liberté, le fait retenir et surveiller soigneusement. Démétrius, justement irrité, adresse plusieurs fois de nouvelles réclamations au sénat, qui, pour toute réponse, le fait chaque jour garder de plus près.

Heureusement un Grec qui se trouvait alors à Rome, et qui avait su gagner l’amitié et la confiance de Démétrius, l’aida par son adresse à se tirer d’embarras, et lui ouvrit par ses conseils les chemins de l’Asie et du trône.