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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/55

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Scène V.

NICANOR, LAODICE, DÉMÉTRIUS, gardes.
LAODICE, à Démétrius en entrant.

Prince, eh bien ! tenez-vous enfin votre promesse ?
Le brave Nicanor devient-il mon appui ?
Aussi-bien que sur vous, puis-je compter sur lui ?

DÉMÉTRIUS.

Oui, reine ; à vos bontés Nicanor rend justice.
Il bénit hautement l’hymen de Stratonice.
Au bonheur de sa fille immolant son courroux,
Lui-même il veut ici l’offrir à son époux.

LAODICE, à Nicanor.

Vous, offrir Stratonice à mon fils ? quel langage,
Seigneur ! un changement si prompt…

NICANOR, désignant Démétrius.

Seigneur ! un changement si prompt… Est son ouvrage.
Par son zèle pour vous, trompé jusqu’aujourd’hui,
De la mort de mon roi je n’accusais que lui.
J’abjure mon erreur. Je dirai plus, madame ;
Son récit a banni le soupçon de mon âme.
Éclaire, satisfait, je voue au nom romain
La haine que mon cœur gardait à Pharasmin.

LAODICE, ironiquement.

Je puis donc me livrer à l’espoir qui me flatte !
Stratonice envers moi va cesser d’être ingrate !
Je ne présume pas qu’elle résiste encor
Aux lois de Laodice, aux vœux de Nicanor.