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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/54

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Et je viens, inconnu, vous offrir mes secours.
Mon père ! si tu veux que mon sort s’accomplisse,
D’Héliodore en moi ne vois que le complice.
Nomme-moi Pharasmin. Un seul mot indiscret
Assure mon trépas s’il trahit mon secret.
La reine que j’abuse en affectant le zèle
En son roi qui la perd voit un sujet fidèle :
Elle craint ses soldats prêts à se révolter.
Bientôt ils me verront ! mais, avant d’éclater,
Avant d’aller au camp ceindre le diadème,
Je veux de ce palais arracher ce que j’aime !…

(Nicanor fait un mouvement.)

Ton fils sauva mes jours ; l’honneur me fait la loi
De les sacrifier pour ta fille, pour toi,
Et d’accomplir le vœu de la reconnaissance,
Avant de réclamer les droits de la naissance !

NICANOR, allant pour se jeter encore dans ses bras.

Mon cher fils !

(Se reprenant tout à coup et s’inclinant avec respect.)

Mon cher fils ! Ô mon maître !

DÉMÉTRIUS, le relevant vivement.

Mon cher fils ! Ô mon maître ! On vient ! tu me trahis !
Songe que je ne suis ni ton roi, ni ton fils !
Oh ! cache ton respect, commande à ta tendresse !