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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/63

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Vos destins sont changés ; vos vœux sont satisfaits.
Nicanor près de vous va retrouver la paix.
La reine pour vous deux a reconnu mon zèle,
L’approuve, et vous permet de respirer loin d’elle.
De vos malheurs passés perdez le souvenir.
Acceptez le bienfait que je viens d’obtenir.
Bénissez avec moi cette heureuse journée.
On ne nous verra point, à l’autel d’hyménée,
Serrer un nœud fatal et pour vous et pour moi.
Vivez toujours fidèle à mon frère, à mon roi !

(Démétrius passe de la fureur à la joie.)

À pleurer votre époux si vous trouvez des charmes,
Ma sœur ! je mêlerai ma douleur à vos larmes !

DÉMÉTRIUS, à part.

Qu’entends-je ?

STRATONICE.

Qu’entends-je ? De mon roi vous déplorez le sort !
J’aime encor, je l’avoue, à douter…

ANTIOCHUS.

J’aime encor, je l’avoue, à douter… De sa mort ?
Connaissez-en l’auteur. Vil instrument du crime,
Pharasmin a dans Rome immolé la victime.

STRATONICE.

Pharasmin ? Quel soupçon !

ANTIOCHUS, voyant Démétrius.

Pharasmin ? Quel soupçon ! Dieux ! c’est lui que je voi ?
Ce Sarmate ose-t-il se montrer devant moi ?

STRATONICE.

Ah ! seigneur !

ANTIOCHUS.

Ah ! seigneur ! Vous souffrez son aspect, Stratonice ?
D’Héliodore en lui redoutez le complice.