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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/66

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DÉMÉTRIUS.

Il est vrai.

ANTIOCHUS.

Il est vrai. Pharasmin a suivi Lysias
Jusqu’à Rome ?

DÉMÉTRIUS.

Jusqu’à Rome ? Il est vrai.

ANTIOCHUS.

Jusqu’à Rome ? Il est vrai. Si j’en crois Stratonice,
Du meurtrier du roi tu n’es point le complice ?…

(Démétrius fait un mouvement d’horreur.)

Mais que vois-je ? ce nom te fait frémir d’horreur.
Si tu n’es point coupable, ose m’ouvrir ton cœur…

(À Stratonice.)

Pharasmin ! Vous, madame ! au nom de ma tendresse,
Vous savez à quel point mon frère m’intéresse.
Ah ! je le vois ; tous deux connaissez son sort.
Parlez, apprenez-moi son salut ou sa mort !

STRATONICE.

Épargnez Pharasmin. Ce mot doit vous suffire.

ANTIOCHUS.

Ah ! je n’en doute plus : Démétrius respire !
À l’amour de son frère un dieu l’a conservé !
Du fer des assassins c’est toi qui l’as sauvé !

(Il embrasse Démétrius.)
DÉMÉTRIUS.

Armé pour le punir, j’aurais brisé sa chaîne ?
Qui ? moi ! j’aurais sauvé l’ennemi de la reine ?
Depuis quinze ans, seigneur, songez qu’il est proscrit.

ANTIOCHUS.

Je songe qu’il est roi : ce titre me suffit.