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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/7

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Ce Grec était le célébre historien Polybe, qui, aussi aimable philosophe qu’habile politique, imagine, pour sauver son auguste ami, un stratagème qui lui réussit. Il engage Démétrius à user de feinte, à cacher son courroux, à affecter la joie, à montrer une entière soumission aux volontés du sénat, à renoncer publiquement à toute prétention au diadème, à solliciter même comme une faveur le titre de citoyen romain. Démétrius suit l’avis de Polybe ; soudain, se voyant moins surveillé, il saisit la première occasion favorable, et, s’échappant, seul de Rome, il s’embarque inconnu, déguisé, sur un navire tyrien, rentre dans ses états, se fait reconnaître de ses sujets, est proclamé roi, rend la paix à l’Asie, mérite par sa clémence le beau titre de soter ou sauveur, et s’affermit ainsi, presque sans obstacle, sur le trône de son père.

Voilà ce que l’histoire m’a fourni. Les personnages de Démétrius, d’Antiochus, d’Héliodore, sont historiques ; ceux de Laodice, de Nicanor, de Stratonice, sont d’invention.

On me pardonnera sans doute d’avoir supposé Démétrius frère d’Antiochus, qui dans l’histoire n’est que son cousin, et d’avoir substitué au stratagème de Polybe un moyen d’évasion plus digne d’un héros tragique.