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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/78

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Scène IV.

HÉLIODORE, LAODICE.
LAODICE, en entrant.

Perfide ! Pharasmin est-il en ma puissance ?

HÉLIODORE.

Oui, reine ! vers le camp il dirigeait ses pas.
Il se défend en vain ; je désarme son bras,
Je le saisis : de fers je le charge moi-même.
Par votre ordre conduit au tribunal suprême,
De gardes entouré, près de subir son sort,
Il attend son arrêt : qu’ordonnez-vous ?

LAODICE.

Il attend son arrêt : qu’ordonnez-vous ? Sa mort !
L’ingrat, le téméraire a trahi ma vengeance !
Avec Démétrius il est d’intelligence !
Ce mystère odieux est enfin dévoilé.
Le coupable est connu ; le crime est révélé ;
Je sais tout !… (Ah ! j’admire un tel excès d’audace !)
Je sais de Proculus quel péril nous menace !…

(Après avoir regardé autour d’elle.)

Apprenez qu’en secret ennemi de l’état,
Abusant à la fois sa reine et le sénat,
Dans les prisons de Rome (ô perfidie ! ô crime !)
Pharasmin, pour me perdre, a sauvé la victime !
Celui dont il osait attester le trépas,
Démétrius, est libre ; il est dans mes états !

HÉLIODORE.

Reine ! qu’ai-je entendu ? Démétrius respire ?
Et pour lui sur ces bords un inconnu conspire ?