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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/79

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Quel est cet inconnu ? Je vais vous étonner ;
Mais quand tout est à craindre on doit tout soupçonner.
Si l’ingrat Pharasmin trahit votre vengeance,
Avec Démétrius s’il est d’intelligence,
Celui dont il osait attester le trépas,
Jusque dans ce palais a pu suivre ses pas.
Que dis-je ? Ah ! je frémis de son audace extrême.
Si vous aviez reçu Démétrius lui-même ?
Si, pour venger son père, en vous perçant le sein,
Le traître eût emprunté le nom de Pharasmin ?

LAODICE.

Démétrius ?… Proscrit, aux lieux qui l’ont vu naître,
Sans crainte à mes regards eût-il osé paraître ?
Non : il a vu le camp soulevé contre moi :
Il se serait nommé s’il était fils de roi.
Loin d’apaiser un trouble utile à son audace,
Il en eût profité pour régner en ma place…
Pharasmin n’est qu’un traître : il doit subir son sort.
Il va périr !

HÉLIODORE.

Il va périr ! Avant de lui donner la mort,
Reine, que Proculus ici le reconnaisse.
À ses yeux, devant vous, ordonnez qu’il paraisse.

LAODICE.

Moi ! que je m’abandonne à des soins superflus ?
On le reconnaîtra quand il ne sera plus !…
Allez !…

(Héliodore sort.)