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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/84

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Scène VIII.

NICANOR, STRATONICE, DÉMÉTRIUS, ANTIOCHUS, LAODICE, ARSACE, mages, soldats, gardes, peuple.
NICANOR, désignant Démétrius à la reine.

Voilà ton roi ! voilà le vengeur de l’empire !
Le crime enfin succombe, et l’univers respire !
Le ciel, qui contre toi combat en sa faveur,
Rompt les fers de l’Asie et lui rend son sauveur !

LAODICE.

Son sauveur ?… Dieux !

DÉMÉTRIUS, à la reine.

Son sauveur ?… Dieux ! En vain votre voix les implore.
Tremblez ! ils m’ont livré l’infâme Héliodore !
Pour sauver mon empire ils ont guidé mes pas.
Pour venger votre époux, quand ils arment mon bras,
Je devrais, empressé de servir leur justice,
D’une reine coupable ordonner le supplice.

(La main sur son épée.)

De vos assassinats je vous devrais le prix…

(Regardant Antiochus qui l’implore.)

Démétrius en vous respecte votre fils.
Le crime à votre front attacha ma couronne ;
L’équité me la rend. Vivez ! je vous pardonne.

LAODICE.

Moi ? Vivre, quand mon sceptre est tombé dans tes mains ?…
Tremble ! redoute encor le glaive des Romains !
Ils demandent ta tête ; elle sera frappée !
Puissent-ils, poursuivant leur victime échappée,