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Page:Delrieu - Démétrius, Ladvocat, 1820.djvu/83

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Apprenez que toujours fatale à ma famille,
Voulant sacrifier moi, mon fils et ma fille,
Elle a, pour accomplir ses infâmes desseins,
À Rome et dans sa cour payé des assassins !
Syriens ! adorez l’éternelle puissance
Qui punit les forfaits et venge l’innocence !
Ce prince par nos vœux si long-temps appelé,
Ce proscrit que j’ai cru loin de nous immolé,
Ce fils des demi-dieux du Tygre et de l’Euphrate,
Démétrius enfin, sous le nom d’un Sarmate,
Comme un vil meurtrier allait être jugé.
En ce péril pressant le ciel l’a protégé ;
Et, faisant par ma voix éclater sa justice,
Apaise Séleucus et poursuit Laodice.
Démétrius au camp est par moi proclamé.
Devant le tribunal Proculus l’a nommé !
Guerriers ! n’en doutez plus. Il vient ! il va paraître !
Il triomphe !… L’Asie a reconnu son maître !
Pour lui frayer au trône un facile chemin,
Le Dieu qui lui prêtait le nom de Pharasmin,
A préservé sa vie et guidé son courage.
Il va régner en paix sur cet heureux rivage :
Partout on le bénit ; partout on n’entend plus
Que ce cri solennel : « Vive Démétrius ! »…

(À Laodice.)

Va ! fuis ! De ton époux n’insulte plus la cendre :
De son trône sanglant son fils te fait descendre !

LAODICE, avec fureur.
(Regardant au fond.)

Son fils ?… Démétrius !

NICANOR.

Son fils ?… Démétrius ! Il porte ici ses pas :
Il s’avance entouré des mages ; des soldats.

(Nicanor quitte la reine, et va au-devant du roi qui entre.)