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GÉRARD DE NERVAL

gagna un petit pays situé entre Ermenonville et Senlis, près des étangs de Châalis, vieille résidence carovingienne. Là, vivait un de ses oncles, qui descendait, dit-on, d’un peintre flamand du xviie siècle. Il habitait un ancien pavillon de chasse aujourd’hui ruiné, qui avait fait partie des apanages de Marguerite de Valois. Le champ voisin, entouré de halliers qu’on appelle les Bosquets, était situé sur l’emplacement d’un ancien camp romain et a conservé le nom du dixième des Césars. On y récolte du seigle dans les parties qui ne sont pas couvertes de granits et de bruyères. Quelquefois on y a rencontré, en traçant, des pots étrusques, des médailles, des épées rouillées ou des images informes de dieux celtiques.

« Mon grand-père aida ce vieillard à cultiver ce champ, et fut récompensé patriarcalement en épousant sa cousine. Je ne sais pas au juste l’époque de leur mariage ; mais, comme il se maria avec l’épée,