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GÉRARD DE NERVAL

maieu. Je rapportai deux branches, qui furent tressées en couronne et nouées d’un ruban. Je posai sur la tête d’Adrienne cet ornement, dont les feuilles lustrées éclataient sur ses cheveux blonds aux rayons pâles de la lune. Elle ressemblait à la Béatrice de Dante qui sourit au poëte errant sur la lisière des saintes demeures… »

Puis était venu le tour de Sylvie, une petite fille qui était devenue une bien jolie fille, — la plus belle de Loisy. Tout en cheminant cette nuit-là pour se rendre à la Fête du bouquet provincial, il se rappelait l’enivrante journée qu’il avait passée avec elle trois ans auparavant. Cette fois, comme Adrienne était entrée au couvent, son cœur, un instant sollicité de ce côté, avait tourné son aiguille vers son premier aimant, qui était Sylvie, la première compagne d’enfance. « Ce n’était plus cette petite fille de village que j’avais dédaignée pour une plus grande et plus faite aux grâces du monde. Tout en elle avait gagné :