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LOUIS RIEL ET L’INSURRECTION DES MÉTIS
Le nom de Louis Riel appartient aujourd’hui à l’histoire, mais l’époque de sa fin tragique est encore trop rapprochée pour que les passions politiques, soulevées autour de sa tombe, aient eu le temps de s’apaiser. Aussi court-on le risque, selon l’opinion émise, d’encourir l’approbation des uns et la désapprobation des autres. Cependant, on reconnaîtra, je pense, que l’opinion d’un non-Canadien pourra être, sinon absolument vraie — chose à laquelle on prétend ordinairement sans pouvoir y atteindre toujours — du moins entièrement dégagée de l’influence des partis. C’est avec cette espérance que j’écris ces lignes sur l’insurrection de 1885 au Nord-Ouest.
Ce soulèvement de la race métisse n’est pas le premier et il est intéressant de le rapprocher de celui de 1869-1870, car, dans tous deux, on trouve à peu près les mêmes griefs et la participation prédominante de Riel.
Lorsque le gouvernement fédéral, issu de l’acte d’union de 1867, voulut prendre possession des immenses territoires que venait de lui céder la Compagnie de la baie d’Hudson, il eut à lutter contre de graves