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Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/145

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viii

LOUIS RIEL ET L’INSURRECTION DES MÉTIS


Soulèvement des Métis de la Rivière Rouge. — Louis Riel. — Griefs des Métis du Nord-Ouest. — L’insurrection éclate. — Gabriel Dumont. — Premier engagement au Lac aux Canards. — Massacres commis par les Sauvages. — Difficulté des opérations. — Marche de Middleton sur Batoche. — Échec de la Rivière aux Poissons. — Prise de Batoche. — Riel prisonnier. — Opérations du colonel Otter et du général Strange. — Poursuite et capture de Gros-Ours. — Procès et condamnation de Riel. — Riel était-il fou ? — L’échafaud de Regina.


Le nom de Louis Riel appartient aujourd’hui à l’histoire, mais l’époque de sa fin tragique est encore trop rapprochée pour que les passions politiques, soulevées autour de sa tombe, aient eu le temps de s’apaiser. Aussi court-on le risque, selon l’opinion émise, d’encourir l’approbation des uns et la désapprobation des autres. Cependant, on reconnaîtra, je pense, que l’opinion d’un non-Canadien pourra être, sinon absolument vraie — chose à laquelle on prétend ordinairement sans pouvoir y atteindre toujours — du moins entièrement dégagée de l’influence des partis. C’est avec cette espérance que j’écris ces lignes sur l’insurrection de 1885 au Nord-Ouest.

Ce soulèvement de la race métisse n’est pas le premier et il est intéressant de le rapprocher de celui de 1869-1870, car, dans tous deux, on trouve à peu près les mêmes griefs et la participation prédominante de Riel.

Lorsque le gouvernement fédéral, issu de l’acte d’union de 1867, voulut prendre possession des immenses territoires que venait de lui céder la Compagnie de la baie d’Hudson, il eut à lutter contre de graves