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Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/7

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AU CANADA
ET
CHEZ LES PEAUX-ROUGES




I

autrefois et aujourd’hui


France et Canada. — La traversée du Damara du Havre à Halifax. — Un bateau comme on en voit peu. — Les premiers temps de la colonisation. — Jacques Cartier et Montcalm. — La cession du Canada. — La lutte pour l’existence. — L’acte de confédération de 1867. — La question de l’indépendance. — La langue française au Canada. — Accroissement prodigieux de la race française. — Régime commercial.


Durant un siècle environ, depuis le traité de Paris du 10 février 1763, qui cédait le Canada à l’Angleterre, tout rapport avait à peu près cessé entre la France et le Canada. Ce n’est pas que les Canadiens eussent perdu le souvenir de la mère patrie ; non, ils avaient conservé pour elle la plus tendre affection, mais la France, elle, avait oublié les descendants de ceux qui avaient lutté pour sa domination et avaient arrosé de leur sang les rives du Saint-Laurent.

Cependant les événements de 1814 et 1815, les souffrances du captif de Saint-Hélène avaient trouvé un douloureux écho dans notre ancienne colonie. Plus tard des Canadiens combattaient côte à côte avec nos soldats sur les champs de bataille de la Crimée, et l’alliance franco-anglaise, en réconciliant deux nations si longtemps ennemies, rappelait à la France qu’elle avait au delà de l’Atlantique des enfants dont le cœur battait toujours pour elle. Aussi lorsqu’en 1855 la Capricieuse, commandée par M. Belvèze, montra, pour la première fois depuis un siècle, le drapeau français sur les bords du Saint-Laurent, des manifestations enthousiastes accueillirent ce pavillon qu’une foule de Canadiens-Français vinrent saluer du fin fond de leurs campagnes. Et