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Page:Demanche - Au Canada et chez les Peaux-Rouges, 1890.djvu/79

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Le curé Labelle. — Saint-Jérôme un jour de fête. — Ottawa. — Les blocs du gouvernement. — Les partis politiques : conservateurs et libéraux. — Français et Anglais. — La marche sur l’Ontario. — La Chaudière et les glissoires. — Un dimanche à Ottawa. — Toronto. — Le comté d’Essex. — Détroit et le Monde où l’on s’ennuie. — Le Niagara. — Les Mille Îles. — Retour à Montréal. — Séparation. — La picotte. — Sherbrooke.


Aux portes de Montréal, sur un embranchement du chemin de fer du Pacifique, se trouve la paroisse de Saint-Jérôme, dont le pasteur M. le curé Labelle, est un des hommes les plus remarquables en son genre et les plus populaires du Canada français. D’une haute stature et d’une carrure tout en proportion, d’une physionomie franche et sympathique, renfermant en lui tout ce qu’il faut pour faire un tribun, il possède encore, bien que déjà chargé d’une cinquantaine d’années, l’entrain et l’ardeur d’un jeune homme, auxquels il sait joindre la sûreté de conception et la sagesse d’exécution d’un homme d’expérience.

Ses traits, surtout vus de profil, lui donnent une grande ressemblance avec Napoléon Ier et particulièrement avec le prince Jérôme. Il est du nombre de ceux qui pensent qu’une honnête gaieté n’est pas bannie des choses de ce monde, et souvent sur sa bonne et large face s’épanouit un de ces gros rires malicieux qui, joint à un de ces traits d’esprit qui lui sont familiers, charme, s’il ne désarme pas toujours ses contradicteurs. En un mot, c’est un homme tout rond au moral comme au physique.[1]

  1. Élevé à la dignité de protonotaire apostolique, Mgr Labelle est, depuis 1888, assistant-commissaire (sous-ministre) de l’agriculture et de la colonisation à Québec.