Aller au contenu

Page:Demangeon - Le Déclin de l’Europe, 1920.djvu/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devenir un lac américain. Il n’est pas douteux que la force des choses n’amène les États-Unis à compléter ce cercle stratégique par l’achat des autres Antilles, possessions de la France, de l’Angleterre et de la Hollande qui, de Porto-Rico et Saint Thomas, s’allongent en un grand arc jusques aux côtes de l’Amérique du Sud. L’idée n’est pas nouvelle. En 1896, on avait déjà envisagé l’achat des Antilles hollandaises (Curaçao), car, disait Olney, « trois mille milles de distance rendent toute union permanente entre une nation européenne et un territoire américain peu naturelle et peu pratique ». Certains Américains, songeant aux dettes que l’Europe a contractées dans leurs pays, se demandent si la Grande-Bretagne et la France ne préféreront pas se libérer en vendant aux États-Unis certaines de leurs colonies qui surveillent les voies d’accès au Canal de Panama.

La même nécessité de dominer la grande route interocéanique pousse les États-Unis à en posséder non seulement les approches maritimes, mais encore les approches terrestres. En fait, toute la région des isthmes de l’Amérique Centrale se trouve sous leur contrôle. Un récent