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DU MOYEN-ÂGE

Lion, 1195. Les armoiries occupent ensuite le bouclier en cœur de la fin du XIIe siècle. Les divers écus qui succèdent à ce dernier continuent à les recevoir et finissent même, au XIVe siècle, par ne plus avoir d’autre destination.

Mais l’écu du chevalier ne jouit pas longtemps seul du privilège des emblèmes féodaux. Le blason, en vogue depuis peu d’années, envahit bientôt la selle, se posant sur le poitrail en 1215 (sc. de Robert de Braine), sur l’arçonnière de derrière en 1224 (sceau de Mathieu II de Montmorency). À peine la cotte d’armes est-elle entrée dans le vêtement chevaleresque, la housse dans la défense du cheval, 1225, qu’elles se couvrent d’armoiries (voy. le type de Savari de Mauléon). Avant 1230, la lance quitte le gonfanon à banderoles pour prendre une bannière rectangulaire, aux armes. L’ailette, la pièce qui défendait l’épaule, devient dès son origine, 1294, une des pièces honorables portant les armoiries du personnage (sc. de Pierre de Chambly). Le heaume de Philippe d’Alsace est marqué du lion de Flandre ; celui d’Amauri, sénéchal d’Anjou, 1223, présente sur son pourtour le losangé des Craon ; un Flamand, Jean d’Axel, coiffe, en 1336, un heaume armorié d’un chevron.

Avant d’aller plus loin, je placerai une observation. Elle découle de ce qui a été exposé jusqu’à présent. L’armature du bouclier engendra, dit-on, les premières pièces de blason. Il suffira, pour