Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/12

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I


Avec l’alouette la maison de Jasmin Buguet s’éveilla dans le matin de septembre.

Elle ouvrit ses volets, lâcha les pigeons, pendit trois cages à ses murs escaladés par les vignes.

À travers la brume les petits carreaux des fenêtres rirent sous le toit en tuiles rousses ; la lucarne qui donnait sur le village s’enflamma au reflet de l’aurore.

Cette humble demeure s’érigeait à Boissise-la-Bertrand, un village juché au bord de la Seine, à une lieue en aval de Melun, au long de la rive droite. Elle se présentait la première, quand on arrivait par le chemin de Saint-Port ; elle regardait le cours d’eau, très large vers cet endroit, et haute d’un seul étage s’adossait à la pente du coteau sur lequel s’étendait le jardin.

Le plus beau des jardins ! Les Buguet étaient fleuristes de père en fils. Leurs plates-bandes rivalisaient