Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/123

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hussards gardaient la fontaine, car son eau était réservée au Roi.

Buguet et Agathon prirent un second passage sous les bâtiments, et se trouvèrent dans le jardin des pins — qui arrêta brusquement le fleuriste par l’éclat des palmettes, des panaches et des enroulements de ses parterres.

— Par ici, dit Agathon.

Ils s’engagèrent sous une voûte ronde, ornée de fresques où gesticulaient des divinités nues, et que soutenait en clef une salamandre d’or couronnée.

— Attendez quelques instants, dit Piedfin.

Il disparut. Bientôt Martine arriva. Jasmin fut étonné de lui voir de la poudre comme sa maîtresse.

La soubrette sauta au cou de Buguet qui frissonna au contact de ses bras nus.

— C’était pour me montrer que la poudre te va comme l’aubépine au buisson que tu m’as fait venir ? demanda-t-il.

— Pour cela et pour autre chose. La marquise de Pompadour a besoin de tes services.

— De mes services !

— Certes !

Ils montèrent l’escalier, firent quelques petits circuits dans les corridors et arrivèrent à une vaste salle dont l’aspect éblouit Jasmin. Elle était ornée de médaillons où paradaient des femmes nues et des