Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/122

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en levant les bras. Costumé en jaune et vert, — la livrée de Mme de Pompadour — il s’écria :

— Buguet ! Buguet ! Par quelle grâce de Dieu vous trouvez-vous ici ?

C’était Agathon Piedfin. Il avait mis un peu de poudre sur ses joues et portait un paroissien.

— Je viens voir Martine, dit Jasmin en riant. À moins que vous ne m’ayez ravi son cœur !

— Je suis chaste comme Suzanne.

— Et ce n’est pas le Saint-Esprit dressé par vos soins qui pourrait séduire Martine !

— Ah ! mon pauvre pigeon ! Il est bien malheureux et je redoute les oiseaux de proie de la forêt ! En revanche je suis enchanté de me trouver dans ce château. Mme de Pompadour m’a autorisé à m’occuper de la chapelle. Je prépare l’encens et j’ai un fer à hosties avec lequel j’en fabrique d’aussi fines que des ailes de mouche. Je mets le vin dans les burettes, je lave les nappes d’autel et j’ai frotté les quatre anges de bronze. Mais je vais vous conduire auprès de Mlle Bécot.

Il mena Jasmin vers la gauche de l’escalier ; ils passèrent par un corridor sans portes et arrivèrent dans une seconde cour qui dominait un grand étang : au milieu d’elle s’élevait une fontaine à dégueuleux qui portait sur son socle un guerrier en marbre, dont le bras tendu tenait une tête coupée. Deux