Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/125

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ne doutant pas de sa jeunesse, et, affolée par son amour, ne craignant pas les suites d’une pareille audace.

— Retire-toi, dit-elle à Jasmin. Mme de Pompadour va entrer.

Le jardinier se réfugia dans un petit corridor sombre. Il alla se placer devant une grande fenêtre qui, au-dessus de la Porte Dorée, donnait sur le jardin.

Tout à coup Martine apparut sur la pointe des pieds, un doigt à la bouche. Elle chuchota :

— Viens.

Elle prit le jardinier par la main :

— Doucement, doucement ! Qu’on ne t’entende pas !

Jasmin retenait son souffle. Martine le ramenait vers la chambre. Elle le glissa derrière un paravent :

— Regarde par la fente, et repars.

Jasmin embusque un œil entre deux feuilles du paravent. Aussitôt il sursaute et tressaille jusqu’au fond de son être.

Debout dedans la baignoire de porphyre, Mme de Pompadour toute nue se verse du parfum à l’épaule. Quelle nymphe, aussi, blanche et nacrée, au ventre de laquelle des gouttes d’eau ruissellent ! Deux globes s’arrondissent à la poitrine, reliant par une double courbe décidée les touffes de poils châtains