Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/126

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qui s’ébouriffent sous les bras. La légère vapeur du bain monte autour des cuisses rondes en voile transparent.

Mme de Pompadour souriait ; ses cheveux encore poudrés se relevaient en torsades givrées où luisaient des rubis ; ses lèvres étaient fardées. Elle vida sur sa peau éclatante le petit flacon en argent qu’elle jeta ensuite à Martine ; puis elle prit ses seins et en regarda les bouts qui parurent à Jasmin des boutons d’églantine.

Martine s’approcha de sa maîtresse pour l’essuyer, tandis qu’une autre soubrette entrait, apportant une chemise de batiste et une robe vert-pomme et cerise.

Jasmin s’esquiva. Sa poitrine se soulevait, le sang fouettait ses tempes. Il s’adossa au mur :

— Qu’a fait Martine ?

La camérière arriva triomphante dans sa courte jupe, le visage rosi par les soins qu’elle avait donnés au corps de sa maîtresse par-dessus la tiédeur du bain. Sur ses bras nus coulaient les gouttes claires cueillies sur la peau de la Marquise ; elle avait dégrafé deux boutons de son corsage.

— Eh bien, dit-elle avec un sourire provocant, n’était-ce pas plus beau que des nymphes en plâtre ?

— Oh ! Martine ! murmura Jasmin.

Elle était près de lui, offrant ses lèvres. Il s’inclina vers elle. Leurs bouches se collèrent comme les