Page:Demolder - Le Jardinier de la Pompadour, 1904.djvu/132

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Buguet se jeta aux pieds de la Pompadour :

— J’accepte avec bonheur, Madame ! C’est la vie que j’avais rêvée.

— Puisque vous voilà à genoux, reprit la marquise riant toujours, prenez mon miroir et présentez-le-moi.

Jasmin saisit le petit cadre aux colombes amoureuses et le tint à hauteur du visage de la noble dame qui se pencha pour voir si ses mouches étaient assez piquantes.

— Comme vous tremblez, dit-elle. On dirait que vous êtes à genoux pour la première fois devant votre bien-aimée.

Jasmin faillit lâcher le miroir.

Mais la Marquise se leva. Elle était animée. Un peu de véritable roseur apparaissait sur son visage pâle, au-dessus du fard. Elle se parla à elle-même en une sorte d’exaltation d’artiste :

— Des fleurs ! Des fleurs ! Avec des fleurs je ferais des jolités plus fines qu’en Saxe, des robes qui auraient leur éclat, leur parfum, des bijoux et des meubles qui auraient leur grâce, et, qui sait ! des châteaux, des palais ! Et cela sortirait de mon âme !

Elle s’assit, essoufflée, murmura :

— Et le bon docteur Quesnay vient de me recommander d’être calme. Rien ne m’est permis.

Elle poussa un soupir :